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Aguttes le 21/12/20

RARE TABATIÈRE DE PRÉSENT
au chiffre de l’Empereur Napoléon Ier dans son écrin d’origine. En or ciselé, de forme ovale.
Couvercle à charnière portant au centre, sur fond d’un quadrillage façon vannerie,
le chiffre N. Il est composé de deux palmes se terminant par des feuilles d’acanthe, dans un cartouche sur fond or amati ceint de guirlande de lauriers et encadré d’une frise
florale en émail bleu. Pourtour décoré en suite, orné de quatre rosaces émaillées, fond décoré
d’un quadrillage façon vannerie ceinturé de deux frises émaillés bleu, l’une de points, l’autre de fleurs.
Epoque Premier Empire.

ORFÈVRES
Poinçon BLERZY Etienne-Lucien, 118 rue du Coq Saint-Honoré.
& Bernard Armand MARGUERITE. Gravée sur le bord du couvercle à l’intérieur
«Marguerite Joailier de la Couronne & de leurs Majestés Impériales».
Poinçon d’essai « Tête de bébé 2 » (utilisé à partir de 1798).
Ce poinçon, non officiel, fut utilisé par les orfèvres parisiens sur leurs productions
d’or de deuxième titre, très souvent des pièces de luxe. On le retrouve sur l’épée
d’Austerlitz ou l’épée du Duc de San Carlos par Biennais ou le grand collier de la Légion d’honneur du 2e type conservé au Musée
de la Légion d’honneur.
H. 2 ; L. 9 ; P. 6,4 cm. Poids brut : 153 gr
Renfoncements et rayures superficielles en partie
intérieure. Un manque à l’émail au niveau
de la jointure

Ecrin d’origine
De forme ovale couverte de maroquin rouge, garnie de soie de couleur violette, couvercle
monté sur charnières fermant par deux crochets. Il est à noter le caractère rarissime
de la présence de l’écrin dont les tabatières connues sont habituellement désolidarisées.
PROVENANCE
Par tradition familiale : Offert par Napoléon
à la famille du propriétaire en remerciement
de services rendus.
Par descendance
OEUVRES EN RAPPORT
- Tabatière au chiffre « N » d’un modèle
proche, mais non émaillée, par Marguerite
et Blerzy, Vente Bonham’s du 23 novembre
2011 n°14
- Tabatière au chiffre « N » d’un modèle
proche, mais non émaillée, par Marguerite
et Blerzy, Vente du Musée napoléonien
de Monaco le 15 novembre 2014, Osenat,
n°185 ; Provenance : Vente Pescheteau,
1998. Exposition : Bonaparte et la Vendée,
1er mai au 17 octobre 2004, tabatière
de Napoléon Premier Consul, n°60

Bernard Armand Marguerite était familier de
la maison Impériale, l’Empereur Napoléon 1er
lui passa commande en 1806 pour une centaine
de pièces. Puis En 1807, le grand maréchal
du palais, Duroc, transmit à l’intendant général de
la maison de l’Empereur (Daru) une commande
pour cinquante tabatières. Elle fut exécutée par
les joailliers Marguerite et Nitot et fils. pour un
total versé de 182,375 fr.
Napoléon et le tabac
S’il est un symbole à noter parmi l’éventail qu’offre
l’iconographie napoléonienne, le tabac et ses
accessoires en font bel et bien parti. En effet,
l’Empereur était un grand consommateur de
tabac, on dit qu’il en prisait parfois à même la
poche de son gilet (rumeur réfutée par Méneval).
Aussi, était il coutumier de l’achat de tabatières
dont il avait dix exemplaires dans sa chambre
qui le suivaient dans la guerre. Il n’est donc
pas étonnant de le voir affectionner ce type de
présents assez représentatifs de sa personne
et de ses habitudes.
Protectionnisme et rayonnement
de la France
L’Empereur prit en 1806 la résolution de ne faire
travailler uniquement que les manufactures françaises.
Cela tant dans un but protectionniste, que
dans l’idée de faire rayonner la France à travers
des présents distribués dans les grandes cours
d’Europe. Ainsi, assurait il en plus du rayonnement
de la France, la promotion de la production
nationale à travers des échantillons produits par
les plus grands orfèvres et autres artisans. On
peut citer dans les présents outre les tabatières,
bagues, montres et autres portraits.